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Le blog de l'association Kids of Evolution
16 février 2008

Commerce Equitable, un concept, des définitions

Commerce Equitable. Le concept est de plus en plus utilisé, repris, galvaudé. Il envahit aussi bien nos supermarchés que nos journaux et nos radios. Un retour aux sources s’impose : quelle définition pour le Commerce Equitable?

banderoleLa définition qui fait aujourd’hui office de référence au niveau international a été développée par quatre organisations représentatives du mouvement du commerce équitable : l’organisme de labellisation du commerce équitable (FLO), la fédération internationale du commerce Alternatif (IFAT), le réseau européen des magasins du monde (NEWS !), ainsi que l’association européenne du commerce équitable (EFTA). En 2001, il ressort du «consensus FINE» (des initiales des ces 4 organisations) la définition suivante : « Le commerce équitable est un partenariat commercial fondé sur le dialogue, la transparence et le respect, dont l’objectif est de parvenir à une plus grande équité dans le commerce mondial. Il contribue au développement durable en offrant de meilleures conditions commerciales et en garantissant les droits des producteurs et des travailleurs marginalisés, tout particulièrement au Sud de la planète. Les organisations du commerce équitable (soutenues par les consommateurs) s’engagent activement à soutenir les producteurs, à sensibiliser l’opinion et à mener campagne en faveur de changements dans les règles et pratiques du commerce international conventionnel».

Cette définition a été communément acceptée sans pour autant faire l’unanimité. L’association française Minga, qui regroupe une centaine de structures commerciales alternatives, dénonce en effet l’approche de FINE qui selon elle se cantonne dans un positionnement caritatif voire néocolonialiste. Elle explique en effet dans son cahier des charges que « L’exigence d’équité dans le travail comme dans les transactions commerciales […] ne peut pas être limitée historiquement, ni géographiquement ni se restreindre à quelques acteurs (ex : producteurs/consommateurs). »

Toujours en France, les pouvoirs publics se sont aussi penchés sur la question. La loi du 2 août 2005 en faveur des PME a défini à son article 60 le commerce équitable : "Au sein des activités du commerce, de l'artisanat et des services, le commerce équitable organise des échanges de biens et de services entre des pays développés et des producteurs désavantagés situés dans des pays en développement. Ce commerce vise à l'établissement de relations durables ayant pour effet d'assurer le progrès économique et social de ces producteurs. " Une définition légale a été plus que bienvenue, donnant encore plus de crédit a l’essor de ce mouvement. Cependant, cette définition réserve la dénomination de commerce équitable aux seuls échanges nord-sud et cette stricte exclusion des dimensions Nord-Nord et Sud-Sud a provoqué de nombreuses réactions négatives chez les acteurs du mouvement.

L’Organisation Internationale de la Normalisation (ISO) planche elle aussi actuellement sur la question, et doit communiquer d’ici l’an prochain une définition, qui devrait a son tour relancer le débat…

Mais plutôt que de se perdre dans une course folle à la définition parfaite, il est intéressant de s’interroger simplement sur les grands principes du Commerce Equitable.
Chez KOE, nous aimons l’idee que l
e commerce équitable consiste avant tout à mettre en place une relation privilégiée avec la partie prenante, notamment (mais pas exclusivement) les producteurs des pays en développement fortement désavantagés voire exclus des circuits du commerce international. Ce partenariat a pour objectif d’accompagner cette partie prenante dans son développement en garantissant un revenu minimum, des conditions de travail décentes, et en favorisant le développement à long terme des communautés ou se trouvent les centres de production.

On retrouve bien la synthèse de cette approche dans "Les trois principes du commerce équitable", un texte de référence établi par la Commission Afnor en 2006 :

  1. Equilibre de la relation commerciale:prix minimum équitable pour le producteur, respect des droits sociaux et environnementaux, pérennisation de la relation commerciale...

  2. Accompagnement des organisations de producteurs et de travailleurs: l'accord précise que " le commerce équitable agit au bénéfice des producteurs désavantagés et des travailleurs ainsi que de leur famille, dans les pays en développement.

  3. Information et sensibilisation du consommateur: c'est-à-dire du client et plus globalement du public, au commerce équitable.

Et vous, qu'en pensez-vous?

Sources : Altermondes hors serie 3, www.minga.fr, www,pme.gouv.fr, www.novethic.fr

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Commentaires
M
Merci pour cet essai de definition, l'effort d'education des consommateurs au commerce equitable s'apparente cependant trop souvent a du marketing bien-pensant. Mais le principe est beau, c est certain.
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